La reconstruction mammaire immédiate (RMI)
Il est parfois possible de réaliser la reconstruction mammaire en même temps que l’ablation du sein, on appelle cela une reconstruction mammaire immédiate.
Cette prise en charge doit être validée en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) par le gynécologue, l’oncologue, le radiothérapeute, l’anatomopathologiste et le chirurgien plasticien. Elle est proposé dans certains types de tumeur et lorsqu’il est très probable qu’il n’y aura pas besoin d’un traitement complémentaire. Bien sûr les règles de bonne pratique et les recommandations évoluent sans cesse et ce que j'écris aujourd’hui peut évoluer.
L’intérêt majeur est de ne pas "se retrouver" sans sein après l'ablation. Malheureusement les bonnes indications sont assez rares et les complications fréquentes.
Le principe est de réaliser la mastectomie en conservant la peau du sein, parfois même l'aréole et le mamelon (selon l'emplacement de la tumeur et le type de tumeur), et de reconstruire le volume durant la même intervention.
C'est un sujet assez complexe et difficile à bien expliquer ici.
Plusieurs techniques de reconstruction sont possibles : la mise en place d'un implant mammaire, la mise en place d'un implant provisoire (appelé expandeur) ou la réalisation d'un lambeau (grand dorsal, DIEP, TUG, etc.). Il est également possible de coupler la mise en place d'un implant avec celle d'un lambeau de grand dorsal.
Ce qu'il faut bien comprendre c'est que lors de la réalisation de la mastectomie, la peau du sein est très fortement affinée à tel point qu'elle peut être dévascularisée et donc nécroser dans les jours qui suivent l'intervention. C'est là tout le problème. Plus les seins sont volumineux et/ou ptosés (tombants) plus la peau risque de nécroser.
Le tabagisme, le diabète, l'obésité, sont des facteurs de risque de complication et donc des contres indications à cette intervention.
Le fort volume et la forme des seins (ptose) peuvent également être des facteurs limitants. Par exemple, les seins de gros volume et/ou ptosés ont un risque important de nécrose cutanée et de nécrose aréolaire pouvant totalement compromettre la reconstruction.
Il faudra donc discuter au cas par cas de la faisabilité et des risques encourus. Parfois, même si la décision a été validée en RCP, il est préférable de réaliser une mastectomie simple et de faire la reconstruction secondairement.