La reconstruction par injections de graisse : le lipofilling
Le principe du "lipofilling" est de prélever la graisse par lipoaspiration, puis, après lavage, de l’injecter dans les tissus à reconstruire. Il s’agit d’une greffe de graisse.
Cette technique est possible lorsque les réserves de graisses sont suffisantes (excès graisseux au niveau du ventre, des flancs, des cuisses, etc).
Le lipofilling est maintenant réalisé quasiment systématiquement pour toutes les reconstruction mammaires en complément des autres techniques, soit en même temps que la reconstruction initiale, soit avant pour préparer les tissus et corriger les irrégularités laissées par la mastectomie, soit après en guise de "retouches" pour augmenter le volume ou corriger les défauts de la reconstruction.
Il est possible de reconstruire un sein uniquement avec des injections de graisse. On appelle cela la reconstruction par lipofilling exclusif. Cette technique permet de reconstruire un petit sein (bonnet A ou B) et de bien remplir le décolleté. Mais d'une part, il est très difficile bien reconstruire le sillon sous mammaire et d'autre part elle peut se révéler décevante voir très décevante en fonction de l'état initial de la zone de mastectomie (cicatrice très adhérente, sequelle de radiothérapie). Dans tous les cas, elle apporte un confort au niveau de la zone de mastectomie en améliorant la qualité de la peau et en augmentant l'épaisseur du tissu entre la peau et les côtes.
Le lipofilling exclusif nécessite plusieurs interventions chirurgicales afin d'injecter, à chaque fois, un peu plus de volume jusqu'à d’obtenir le volume souhaité. Les interventions sont espacées d'environs 3-4 mois et sont réalisées en ambulatoire (hospitalisation d'une journée). Il faut savoir que la quantité de graisse injecté par intervention est de 150 à 350 cc mais que 50% va se résorber dans les 3 mois.
La résorption dépend de plusieurs facteurs. Les facteurs suivants sont des facteurs de mauvaise qualité du tissu adipeux, et donc de plus de résorption : âge élevé, obésité (plus les cellules graisseuses sont volumineuses plus elles sont fragiles), le tabagisme, et surtout : on ne sait pas... Aussi, plus la zone où est injectée la graisse est fibreuse, adhérente, dure ou oedémaciée, moins la graisse va prendre, et à l'inverse, plus elle est souple et bien vascularisée mieux elle va prendre. Il est ainsi facile de comprendre qu'en cas d'antécédant de radiothérapie, la graisse prendra moins bien qu'en l'absence de radiothérapie, ce qui ne veut pas dire que cela ne fonctionnera pas. Pour palier à cela il est indispensable de préparer la zone par des séances de massages chez un kinésithérapeute avant le lipofilling. Grace aux massages manuel et LPG, le kiné va pouvoir décoller, assouplis et drainer la peau qui va recevoir la graisse, améliorant ainsi la prise de graisse.
Sur le site LPGmedical (voir le lien "mon kiné voit rose"), ou le site du "réseau des kinésithérapeutes du sein" vous pourrez trouver les noms et adresses des kinésithérapeutes formés à la prise en charge des femmes après un cancer du sein autour de chez vous (voir page liens).