La reconstruction mammaire par implant
C’est la technique la plus souvent réalisée en France, en particulier dans les structures privées, moins dans les centres hospitaliers.
La reconstruction mammaire par implant est possible lorsque la peau du sein est suffisamment souple et épaisse pour pouvoir accueillir une prothèse. Elle est très souvent réalisée en reconstruction mammaire immédiate (voir la page dédiée), moins en reconstruction mammaire différée (voir la page dédiée).
Dans la grande majorité des cas, il est nécessaire de faire un "lambeau d'avancement abdominal" pour reconstruire le sillon sous mammaire et créer l'espace pour mettre la prothèse. Ce lambeau d'avancement ne crée pas de cicatrice supplémentaire, mais aggrave la perte de sensibilité de la peau du sein reconstruit. Et cela personne n'en parle...
De plus en plus, les chirurgiens proposent des injections de graisse (lipofilling) en association avec la prothèse. L’intérêt est de remplir le décolleté pour camouffler l'implant (souvent très visible) et d'augmenter l'épaisseur du tissu recouvrant l'implant pour plus de confort. Dans l'idéal, une séance d'injection de graisse est réalisée quelques mois avant la mise en place de la prothèse pour préparer les tissus, et une seconde est réalisée le jour de la mise en place de l'implant (ce qui fait 2 interventions sous anesthésie générale).
La reconstruction par implant est une technique relativement simple et efficace, mais qui présente de nombreuses complications à court terme et à long terme, telles qu'un inconfort, des douleurs, la sensation de sein figé, de sein froid et insensible, la survenue de coque périprothetique. D'autre part le resultat esthétique a tendance à se détériorer en vieillissant car le sein reconstruit est fixe, rond avec la peau bien tendue, tandis que l'autre sein est souple et, avec le temps, il s'affaisse et retombe. L’implant doit être surveillé par échographie (+/- IRM en cas de doute) régulièrement et devra être changé tous les 15 ans. En effet un implant mammaire n'est pas définitif, son enveloppe s'abime avec le temps et peut se rompre ou devenir perméable.
La reconstruction mammaire par implant est très souvent déconseillée lorsqu’il y a eu une radiothérapie de la région mammaire. En effet, la radiothérapie entraine des séquelles importantes sur les tissus irradiés qui deviennent fibreux, moins élastiques et moins bien vascularisés. La mise en place d'une prothèse sur ce terrain augmente considérablement le risque de complications immédiates (désunion, exposition de l'implant à travers la peau) et à long terme (douleurs, coques, migration de l'implant, sensation de sein figé, tiraillements, asymétrie).
Logiquement, plus l'implant est volumineux, plus il y a de complications.
L’intérêt majeur de la reconstruction par implant est qu'elle ne rajoute pas de cicatrice supplémentaire.
En cas de reconstruction par implant il est toujours possible, en cas de gêne, de complication ou de mauvais résultat, de retirer l'implant et de réaliser un autre type de reconstruction (par lambeau ou lipofilling par exemple) : on appelle cela une reconstruction secondaire (voir la page dédiée : chirurgie secondaire).
Pour être prise en charge, elle nécessite toujours la réalisation d’une « entente préalable » auprès de la sécurité sociale (papier nominatif réalisé par le chirurgien demandant l’accord de la prise en charge). Cette démarche est obligatoire pour la mise en place de l'implant, pour son changement et pour son retrait.
Vous trouverez en bas de la page, la fiche d'information de la Société Française de Chirurgie plastique.